Découverte ''Ç'' remplacé par poinçon du ''3'' pour une 12 deniers type ''FRANÇOIS''
C'est un ami collectionneur, Sylvain.D qui m'a signalé cette variété. Un poinçon utilisé pour le chiffre 3 a été utilisé pour inscrire une cédille. Année 1791 pour l'atelier de Strasbourg.
Des curiosités, sur ce type de monnaie, on en trouve beaucoup. Je travaille d'ailleurs sur les différentes combinaisons de variantes que j'ai trouvé sur les 12 deniers type ''FRANÇOIS''. Mais celle-ci était encore, jusqu'à ce jour, inconnue. On reconnaît clairement le 3 de la date, qui a été apposé à l'endroit de la cédille. On connaissait déjà sur les sols aux balances, une encre à la place du T de ÉGALITÉ. On retrouve le même genre de chose sur ce 12 deniers, avec encore un poinçon utilisé pour remplacer une lettre (ici, simplement la cédille). Comme pour cette monnaie que je vous montre ici: https://www.all-your-coins.com/en/blog/antique/decouverte-nummus-caesatvm-nostroruvm-retrograde. Il faut classer ce genre de chose en tant que variante, mais en sachant, qu'il ne s'agit pas de la volonté du graveur ou de l'atelier, de différencier, une série de frappe par exemple. On rentre simplement dans une logique de gain de temps. Déjà, beaucoup de ces monnaies n'ont même pas de cédille !
On voit, le soin apporté à la gravure de ces monnaies... Quand on sait, à que point, dans l'antiquité, on accordait une importance particulière à la gravure et la frappe des monnaies. Même si on trouve des erreurs, ceci est dû aux techniques de frappe rudimentaires et à des erreurs involontaires. Le plus souvent causées par un manque de main d'oeuvre, quand il fallait frapper vite des monnaies dans une région, afin d'asseoir l'autorité de l'empereur. On laissait parfois la gravure aux habitants de la région, qui ne parlaient pas forcément bien le latin. Les monnaies de cette époque représentaient une sorte de journal et devaient illustrer la grandeur de l'empereur. Hors de question de produire un travail volontairement mal fait. Sauf lors des périodes tumultueuses, où les empereurs s'enchaînent, où l'empire recule et connaît une crise... et où les usurpateurs sont nombreux. Et le besoin de produire des monnaies rapidement est bien plus important que leur qualité. D'autant plus que leur valeur devenait plus virtuelle que réelle. Ceci étant dû au manque de métal et aussi de richesse, les monnaies perdaient tout leur titre en argent et dans le cas des bronzes, leur poids. On peut comparer cette période à celle de Louis XVI, dans une moindre mesure. On sait aussi que après 1795, on apporte peu de soin à ces monnaies en cuivre. Les 5 centimes et Décimes de DUPRÉ. Décentrées, refrappées, changement de module, utilisation de coins d'avers de 5 centimes pour les Décimes. Frappes molles, décentrées, surfrappes, frappes incuses. On peut dire que le soin apporté est bien inférieur à celui des romains, même dans leur plus grosses périodes de crises (si on exclue les frappes barbares, reconnues officielles à une certaine période, tant on avait besoin de monnaies). À l'époque de Louis XVI déjà, la monnaie était là pour fournir un service et non illustrer une grandeur de la France.